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Gens de chez nous | La Ferme Basque

Publié par Mon Charlevoix le 30 septembre 2025
Écrit par André Magny

À la Ferme Basque : des canards de plus en plus heureux !

Il y a maintenant trois ans, la famille Boily-Dorval a quitté le Saguenay pour s’installer à Saint-Urbain, à la suite de l’achat de la Ferme Basque. Un pari audacieux pour ces anciens producteurs laitiers, qui se voyaient ainsi plonger dans la fabrication et la transformation du foie gras, en devenant acquéreur d’une entreprise déjà bien enracinée dans Charlevoix.

« Nous, on avait une ferme laitière à Jonquière. Les enfants étaient déjà habitués sur la terre, donc le changement de vie n’était pas radical. Mais c’est sûr qu’il a fallu un temps d’adaptation, pour la famille comme pour l’entreprise », raconte Vicky Boily, co-propriétaire avec son conjoint Philippe Dorval de la Ferme Basque.

Le passage du lait au canard a exigé de transposer un savoir-faire : « Je dis souvent aux clients que ce n’est pas si différent. Un bon producteur, c’est d’abord quelqu’un qui sait écouter ses animaux, assurer leur confort et leur bien-être. »

Moderniser les installations pour les canards

Dès leur arrivée, les nouveaux propriétaires ont investi massivement dans les infrastructures. « On a refait tous les contrôles, tout est géré automatiquement pour les canetons de 0 à 3 semaines », explique Mme Boily. L’isolation a été revue, la ventilation modernisée et un dôme a même été construit : « C’est comme une grosse serre avec une toile anti-UV. La moitié de mes canards y sont élevés, avec accès à l’extérieur, mais protégés du soleil et des prédateurs. »

Ces investissements avaient un objectif clair : prévenir les risques sanitaires, notamment la grippe aviaire, et garantir un produit de qualité irréprochable. « Les restaurateurs nous disent qu’il y a une petite coche de plus. Le client a besoin de le savoir, et nous sommes super surveillés à l’abattoir. »

Héritage et continuité

Malgré ces changements, la famille Boily-Dorval a tenu à conserver l’essence de la Ferme Basque. « Les anciens propriétaires ont fait un travail exceptionnel sur les recettes, sur la visibilité de l’entreprise. Ça, je ne pouvais pas déroger, il fallait que je le conserve », souligne Mme Boily. Fidèle à cet héritage, elle a misé sur une évolution en douceur : « Je ne voulais pas arriver avec mes gros sabots. On a réactualisé l’image de marque et la boutique, mais toujours dans le respect de l’identité de la ferme. »

Les nouveaux résidents charlevoisiens permettent aussi à six travailleurs à temps plein et temps partiel de bénéficier du travail au sein de l’entreprise. Ce n’est pas rien. C’est une façon de remercier la communauté de Saint-Urbain pour l’accueil plus que chaleureux qu’on a fait aux Jonquiérois à leur arrivée.

Au bout du compte, les résultats sont probants. Non seulement les restaurateurs sont restés fidèles aux produits de la Ferme Basque, mais la clientèle a même augmenté.

En guise de récompense, les amoureux du divin foie gras devraient avoir droit à partir d’octobre à une récidive d’un produit relativement récent : la caille farcie avec du foie gras et de la chair de canard. « C’est un beau petit produit, un peu plus de luxe pour les Fêtes. La première fois, j’en ai fait 200 pour tester et ça a été fou. » On vous croit sur parole Mme Boily, quoique c’est tentant d’y goûter pour mieux confirmer !

Un saucisson de canard serait aussi sur le point de voir le jour. Déjà quelques tranches sont proposées à ceux qui se déplacent à Saint-Urbain afin de tester le produit.

Des rêves pour l’avenir

Avec leurs quatre enfants qui grandissent au rythme de la ferme, la famille voit loin. « Quand tu achètes une entreprise, tu pédales, tu mets en place ta vision. Mais j’aimerais ça que, dans quelques années, on puisse stabiliser et avoir plus de temps pour développer nos projets. » Parmi ses rêves : consolider la boutique, multiplier les liens avec les restaurateurs et s’imposer encore davantage comme une référence incontournable en Charlevoix.

« Ce qui est beau, c’est que les clients choisissent de venir dans Charlevoix, mais aussi chez nous. Ça, pour moi, c’est ma paye ! », conclut Mme Boily, qui caresse aussi deux autres rêves plus personnels : celui de terminer son bac en agroéconomie – il ne lui reste que deux cours ! – et de voyager avec sa famille. En Euskadi, au Pays basque ? Pourquoi pas puisqu’elle y est déjà allée pour se plonger là où sont les racines de la Ferme Basque.

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